Ophélie
“Je travaille au 115 depuis novembre 2019, je suis arrivée tout juste après mon diplôme, un master en ingénierie et expertise des politiques sociales à l’université de Metz. Le 115, c’est un service du service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO) des personnes sans abri. Mon poste dépend vraiment du travail de mes collègues, les écoutants. Ce sont eux qui prennent les appels et les recensent sur le registre national et c’est à partir de leurs informations que je peux travailler. Ma mission première, c’est la veille sociale. Le but, c’est d’harmoniser les pratiques pour qu’il y ait une cohérence générale.
Je ne serais pas là si je n’avais pas déjà fait des stages auprès de ces publics. Actuellement, je ne suis pas en contact avec eux mais j’ai eu six mois de stage en centre d’hébergement d’urgence et six mois à l’Armée du salut. Je connais ces personnes et cette problématique me tient à cœur. J’ai le sentiment d’être utile car, selon moi, le toit, c’est la chose fondamentale. L’hébergement, que ce soit psychiquement ou socialement, c’est le début de ce qui peut permettre l’épanouissement complet.
Au-delà des chiffres, ce qui est bien dans ce métier c’est sa diversité. C’est un métier enrichissant pour les esprits curieux, qui permet de découvrir, de se poser des questions, de comprendre qui il y a vraiment derrière une personne qui appelle le 115. Les parcours sont tellement différents ! Cela permet de casser les codes, les préjugés, de mettre des mots sur des visages. Malgré nos espoirs de zéro SDF, moi qui suis dans les chiffres, je vois bien que cela ne fait que monter ; il y a de 100 à 150 nouveaux appelants chaque mois en Moselle. Mais il n’y a pas que des chiffres alarmants, il y a aussi des résultats et des logements pérennes. Dans ces cas-là, quand on fait un petit pas vers le mieux, c’est un plaisir partagé et quelque chose qui m’anime au quotidien.”