Léa

« J’ai commencé mon parcours en tant que conseillère en économie sociale familiale, dans le domaine du handicap. Puis, au gré de mes rencontres professionnelles, je suis rentrée à l’UDAF 13 et devenue mandataire judiciaire.

Je m’occupe de personnes adultes dites “vulnérables“, qui ont été médicalement reconnues avec une altération de leurs facultés, liée à l’âge, au handicap ou à certaines pathologies. Mon but est de protéger leurs biens et leur personne.

C’est un métier de plus en plus comptable, judiciaire, avec beaucoup d’écrit, d’administratif, mais on est là, avant tout, pour protéger une personne. Il est donc primordial d’aimer le contact humain, d’avoir le sens des responsabilités, une grande ouverture d’esprit, de savoir s’adapter, d’être bienveillant et capable de questionner son éthique quotidiennement pour ne pas rester sur des acquis et toujours évoluer.

C’est un métier difficile, et malheureusement méconnu du grand public, des familles, des personnes qu’on accompagne. Et même, dans notre propre secteur, des institutions, des partenaires, des travailleurs sociaux et des directeurs d’établissements.

J’espère que dans les années à venir les pouvoirs publics prendront conscience de la réalité du terrain – c’est ce qui manque aujourd’hui cruellement. Je les invite volontiers à me suivre pour vivre « Une semaine dans la vie de Léa, avec des majeurs protégés ». Je passe de l’hôpital à la prison, de quelqu’un  de très angoissé, chez lequel il faut arriver à l’heure pile, à quelqu’un qui a de grandes difficultés à se lever, chez lequel il ne faut pas se présenter trop tôt… Je m’adapte ainsi aux 55 personnes que j’accompagne. Et je ne peux pas laisser tout cela au bureau le vendredi soir en rentrant chez moi. J’ai toujours toutes ces vies là dans ma tête et la charge mentale qui va avec.

Pendant la pandémie, on s’est adaptés, notamment en développant le lien téléphonique et d’autres outils (SMS, mails). Le revers de la médaille est une demande de toujours plus d’immédiateté de la part des personnes, ce qui n’est bien-sûr pas toujours possible. »

 

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