“Quoi qu’on fasse, il faut le faire vraiment avec de l’amour”

« J’ai travaillé pendant 20 ans dans la restauration, dans des grandes maisons à Paris et Béziers, où j’ai quasiment fait tous les postes, du service à la cuisine. J’ai appris, tout au long de ma vie, à pouvoir changer et c’est un plus, pour aider les jeunes, même si on est une miette dans leur vie.

La vie ce sont des rencontres. Je suis arrivée ici parce que quand j’ai voulu arrêter la restauration, j’ai trouvé un travail de nuit chez les sœurs du Sacré-Cœur. C’est elles qui m’ont dirigée vers la maison d’enfants. Quand un poste de maîtresse de maison s’est libéré, j’ai postulé. C’était il y a 7 ans.

Mon métier de maîtresse de maison consiste à accompagner les adolescents et jeunes majeurs accueillis dans la maison d‘enfants, dans leur quotidien. Je prépare les repas, il y a une grande part d’écoute aussi – surtout avec les ados –  et un travail éducatif.

C’est une grande joie de pouvoir les accompagner pour les amener à l’autonomie. C’est génial, on travaille par paliers tout au long de leur séjour. J’ai un accompagnement personnalisé avec les jeunes, vraiment individuel, pour leur apprendre à ranger, à plier leur linge, à cuisiner, à gérer des budgets aussi… J’ai la chance d’avoir un parcours riche donc avec pas mal de connaissances sur ce terrain-là. Au niveau de la cuisine je leur fais découvrir tous les jours des légumes de façon différente – ce qui est difficile parfois parce que les ados et les légumes, c’est compliqué… Mais j’ai des résultats ! 

Ce que je dis aux jeunes tous les jours, c’est : “quoi qu’on fasse, il faut le faire vraiment avec de l’amour“.

J’espère que notre métier, comme tous les métiers “de l’humain“ ne disparaîtra pas. Ce besoin de contact, ce besoin tactile est important chez l’être humain et même chez les ados, qui ont pourtant tendance à mettre de la distance naturellement. On l’a vu pendant le covid, j’avais souvent des ados sur mon épaule. Ils avaient besoin de réconfort. Etre un guide ça peut sauver.»