“Le relationnel c’est essentiel, on travaille en réseau”

Manuel​

“J’ai commencé comme stagiaire en 1986, on disait que j’allais tenir 48 heures et je suis toujours là ! J’ai commencé comme mécanicien auto et ensuite j’ai fait l’armée où je gérais 120 personnes, cela m’a servi. Puis j’ai travaillé dans la musique ; la nuit, la toxicomanie, l’alcool, la prostitution, j’avais été en contact avec tout cela. Finalement, ce métier de relations humaines me convenait bien. Après une formation de moniteur-éducateur, j’ai embrayé sur éducateur spécialisé. Je suis passé par toutes les structures, j’ai goûté à tous les secteurs : emploi, logement, santé…

Le relationnel c’est essentiel, on ne travaille pas seul mais en réseau avec les hôpitaux, les centres médico-psychologiques. Et, bien sûr, on crée du lien avec les personnes que l’on accueille, il y a toujours une relation affective. Ce métier, il faut vraiment vouloir le faire, c’est un travail sur soi. On transforme le négatif en positif, il faut être suffisamment équilibré. On apprend beaucoup de choses à l’école mais il n’y a pas que ça, si on fait des stages sur le terrain, ce n’est pas par hasard. En trente ans, j’ai accompagné énormément de monde, des jeunes en rupture, des personnes sans domicile. Un divorce puis la bagnole où on dort qui lâche et on ne peut plus aller au boulot… cela arrive à tout le monde. Il y a de plus en plus de monde qui ne va pas bien, la société va trop vite aujourd’hui et les gens ne suivent pas. Le truc qu’il faut comprendre c’est réussir à créer du lien sans forcer.

© Nexem – Bertrand Vacarisas

Le métier a considérablement évolué. Il y a trente ans, j’avais quatre appels par jours, aujourd’hui j’en reçois une trentaine et de cinquante à soixante mails ! La communication s’est accélérée et j’ai dû me mettre à l’anglais. Ce qui a le plus évolué, c’est la prise en charge, on est beaucoup plus dans le respect de la personne. On la reçoit en entretien, on lui explique le contrat de séjour, dès le départ. Il faut bien expliquer la réciprocité du contrat,
c’est moins la situation qui compte que le projet et l’adhésion. Les règles, cela reste la base du travail mais il y a vraiment eu de grands progrès dans le respect de la personne.”

Sentez-vous utile tous les jours en changeant la vie de près de 400 000 personnes accueillies par des établissements et services de l’AHI.
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