Julien
« J’ai fait des études de graphisme mais quand je suis entré dans le monde professionnel ça ne m’a pas plu. J’ai découvert le secteur du handicap grâce à mon père, qui était éducateur spécialisé en IME. J’ai commencé en tant qu’accompagnateur d’enfants en situation de handicap sur les transports entre leur domicile et l’établissement. Au début j’avais des appréhensions, mais j’ai beaucoup aimé. Et, encouragé par ma directrice, j’ai fait ma formation d’AMP, métier que j’exerce depuis 6 ans.
Dans le foyer de vie, on accueille des adultes, qui ont une déficience intellectuelle et une certaine autonomie (au niveau des repas, de la toilette…) mais ils ne sont pas dans la capacité de travailler. On les accompagne dans leur vie quotidienne, s’ils en ont besoin. Dans la journée, pendant que la plupart des résidents suivent des ateliers en externat, on en accompagne certains à des rendez-vous médicaux ou en courses. On se retrouve pour déjeuner et à la fin de la journée, quand ils rentrent au foyer.
On dîne avec eux. On essaie d’insuffler un esprit où tout le monde met la main à la patte, mais sans obligation. Et, pour les temps libres, c’est nous qui nous adaptons à leurs habitudes, à leurs besoins car nous sommes chez eux : on joue au Uno, à la pétanque, certains préfèrent rester dans leur chambre. Ce métier m’apporte beaucoup. Parfois on se complique la vie, on est grognon pour rien, alors que les résidents, eux, ont toujours le sourire ! Ça fait du bien !
Dans l’avenir, j’aimerais qu’il y ait de moins en moins d’aprioris sur le handicap, même si on a déjà fait un pas énorme. Autrefois, les établissements étaient cachés au fin fond de la campagne. Aujourd’hui, on en parle de plus en plus et on travaille pour faire changer les choses. Notre foyer est en milieu urbain, on sort beaucoup avec les résidents. On travaille avec une crèche. C’est super que – dès tout petits – les enfants côtoient la différence et qu’on leur explique. Je pense que tout commence par là. »