Pascal
« Je ne serais pas arrivé là où je suis aujourd’hui si, il y a très longtemps, je n’avais pas travaillé comme veilleur de nuit pour financer mes études de psychologie. J’ai alors rencontré le champ du handicap et ça a été un gros coup de cœur qui a fait réorienter toute ma carrière.
J’ai donc fait une formation d’éducateur spécialisé. J’ai travaillé comme éducateur en psychiatrie. Puis j’ai entrepris le CAFERUIS pour devenir chef de service – responsabilité que j’ai exercée dans le secteur de l’addictologie. Puis je suis retournée dans le champ du handicap mental, en direction adjointe dans un EHPAD. J’ai fait un master de management en parallèle. Et je suis à présent Directeur d’un foyer d’hébergement et d’un SAVS (service accompagnement à la vie sociale) où nous accompagnons des personnes en situation de handicap, ayant une certaine autonomie, mais qui ont besoin d’un peu d’appui sur la gestion de leur quotidien.
Mon travail consiste à faciliter le quotidien de mon équipe pour qu’elle n’ait pas à se préoccuper de tout ce qui est administratif, qui viendrait rogner les énergies dont elle a besoin pour penser et réaliser le travail. J’ai aussi un rôle de veille, de réflexion, pour amener les équipes à toujours questionner le sens de leurs décisions et de leurs actes.
Ce sont des métiers dans lesquels le sens est très important. On est mal payés, pas forcément très reconnus ni des pouvoirs publics, ni de la société. Mais c’est un métier dans lequel on voit au quotidien le sens de ce que l’on fait. On voit le bonheur qu’on peut apporter aux gens, la vraie utilité de participer à un monde meilleur en s’occupant des gens qui sont à côté de nous.
C’est un métier qu’on ne peut pas faire de manière distante ou détachée. C’est quelque chose qui nous met à nu – car, en tant qu’éducateurs, nous sommes l’outil de travail qui est mis en œuvre – mais qui permet de grandir humainement. C’est un chemin qui n’est pas seulement au service de l’autre, mais aussi au service de soi.
Aujourd’hui un enjeu important c’est de donner à voir ce qu’est notre travail. »